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BRAVO ! VOUS AVEZ GAGNE.
Derrière ses apparences sobres et sérieuses, ce site est celui d'un vrai réseau contestataire.
Nous ne sommes pas là pour tout casser. Mais seulement, simplement, pour dénoncer ou insulter les crétins qui dominent notre monde, pour tordre le cou aux préjugés, pour tenter de comprendre les rouages d'une machine implacable -notre société dite "occidentale", capitaliste, dans l'espoir un peu fou de... de quelque chose de plus beau, et de plus heureux, aussi.

POURQUOI "UNHAPPY" ? LA LIBERTE RENDRAIT-ELLE DONC MALHEUREUX ?
Oui. Bien entendu. Du moins, du point de vue de ce tas de pauvres inconscients qui nous entourent, moutonnisés, manipulés par la publicité, par les médias à la botte, par l'imbécilité ambiante qui veut nous faire croire que le bonheur s'achète au rayon hi-fi de votre supermarché.

Nous ne croyons pas à ce bonheur-là. Nous estimons qu'il s'agit seulement d'une illusion aux vertus tout-à-fait coercitives, illusion créée par la propagande publicitaire, ce lavage de cerveau, ce bourrage de crâne de plus en plus massif, de plus en plus intrusif.

C'est cette illusion heureuse qui fait que les hommes se lèvent chaque matin, trop tôt, pour vendre leur âme, leur cervelle et leur corps à des marchands de vide.
Ceux-là vivent-ils ? Ils éprouvent, sans doute. C'est dire qu'ils existent.

Mais sans conscience vive, leur vie ne vaut rien de plus que celle d'un cloporte.

Lorsqu'il est parfaitement dénué de toute conscience de son état d'esclave, le consommateur (homo capitalistus) ne vit qu'une vie d'animal ; ou plus exactement, l'existence insipide d'un MORT-VIVANT.
Car le consommateur achète son bonheur en le payant de sa liberté, c'est-à-dire : de sa vie.

D'abord, il nous a semblé qu'il valait peut-être mieux risquer de ne pas être "heureux" à ce prix-là. Nous ne voulons pas seulement exister, nous voulons aussi exister.

Ensuite, il nous est apparu que le bonheur se trouvait partout, et pas seulement au rayon hi-fi. Le bonheur n'est pas une denrée rare. Mais on ne le trouve qu'en refusant absolument de le chercher.

Enfin, considérant les points précédents, il nous a semblé qu'il valait mieux tenter le coup.

Et puis, nos concitoyens ont besoin d'un coup de main pour se rendre compte de leurs vies d'esclaves.
Notre monde se cherche.
De graves dangers pèsent sur lui.

(brrr... Il fait froid, tout d'un coup, non ?)
 
 

DERNIERE MISE A JOUR :
Paris, 4 Avril 2003.




Sami Kitar
S U B V E R S I O N
(Ce texte n'est pas un commentaire du " Terrorisme poétique", par Hakim Bey

Il ne s'agit pas de détruire à tout prix le système.
Il ne s'agit pas de dire :" ce système est mauvais, crachons dessus, abattons-le."
Il s'agit d'abord de l'étudier, pour ensuite le comprendre; de le comprendre pour en voir les failles et le critiquer; enfin, de le critiquer pour l'améliorer s'il peut l'être, ou pour le changer depuis ses bases s'il s'avère que ses bases sont mauvaises.
Notre but est ainsi de trouver quel sens donner à ce système, mais, surtout, de déterminer si celui-ci est bon, pour la société, pour l'homme et pour les hommes.

La subversion est un passage à l'acte. Elle suppose donc une réflexion préalable. S'engager sur la voie de la subversion sans avoir jamais réfléchi -ou trop peu, ou trop superficiellement, équivaut à une dangereuse trahison de la cause.
L'enfer est pavé des meilleures intentions, et un être humain qui arrête sa pensée et repousse les assauts du doute risque de devenir une bête.
Qu'est-ce que la subversion ? La subversion, c'est l'art de chercher à bouleverser de l'intérieur les valeurs, voire l'ordre existant.

Quelles valeurs, et quel ordre ?

Pas toutes les valeurs, pas tout l'ordre.
Les valeurs pourries, et tout ce qui fait que ce que nous appelons "l'ordre" n'est en réalité qu'un dégoutant et répugnant désordre, tout ce qui fait que les gens qui nous entourent n'ont d'humain qu'une simple apparence extérieure, une illusion de surface, qui cache le vrai visage de notre société,  qui elle n'a que peu de chose à voir avec l'idée d'humanité. Nous sommes tous dans la même bergerie.

Il ne suffit pas de se réclamer de la subversion pour devenir humains.

Il nous faut justifier nos actions en expliquant pourquoi nous les commettons, ainsi que le but ultime que nous poursuivons, l'idéal qui motive notre action.

Nous cherchons à nous battre contre des injustices, des dysfonctionnements, ou simplement contre tous les symboles d'une certaine culture de l'animalité, du moutonnage et de la crétinerie humaine.
Pas question de nous laisser aller à une quelconque violence, même politique, pas question de devenir des bêtes. Pas question de nous prendre pour des terroristes, sinon poétiques.

Quant au but ultime que nous poursuivons, à savoir le nouveau modèle que nous cherchons à atteindre, quel est-il ?

Une société éveillée et vivante, débarassée de toutes ses illusions et de ses injustices.

Ah, tout cela est encore bien vague, et bien flou. Mais au fond, a-ce une telle importance ? Nous savons que nous voulons être humains, vraiment justes et vraiment frères, et cela est amplement suffisant.

  VERTIGO.
 
 


Le Terrorisme Poétique
par Hakim Bey





C'est une danse étrange et nocturne dans les guichets automatiques des banques. Des feux d'artifice tirés illégalement. L'art-paysager, des travaux de terrassement, ou des objets bizarres dans les Parcs Publics. Rentrez par effractions dans des maisons, mais au lieu de les cambrioler, laissez y des objets de terrorisme poétique. Kidnappez quelqu'un et rendez-le heureux. Prenez une personne au hasard et persuadez la qu'elle vient d'hériter d'une fortune colossale, inutile et surprenante - 1000 hectares en Antarctique, un éléphant de cirque trop vieux, un orphelinat à Bombay, ou une collection de vieux manuscrits alchimiques. Cette personne réalisera plus tard que durant un moment, elle a cru en quelque chose d'extraordinaire, et elle sera peut-être amenée à rechercher un autre mode de vie, plus intense.

Erigez des plaques commémoratives en cuivre dans les endroits (publiques ou privés) où vous avez connu une révélation ou une expérience sexuelle particulièrement satisfaisante...

Go naked for a sign.

Organisez une grève dans votre école ou sur votre lieu de travail sous prétexte que vos besoins en indolence et en beauté spirituelle n'y sont pas satisfaits.

Les graffitis apportent une certaine grâce aux métros si laids et aux monuments publiques si rigides - le Terrorisme Poétique peut également servir dans les endroits publiques : des poèmes gribouillés dans les toilettes des palais de justice, de petits fétiches abandonnés dans les parcs et les restaurants, des photocopies artistiques placées sous les essuie-glaces des pare-brise des voitures en stationnement, des Slogans écrits en Caractères Enormes collés sur les murs des cours de récréations ou des aires de jeux, des lettres anonymes postées au hasard ou à des destinataires sélectionnés (fraude postale), des émissions radio pirates, du ciment humide....

La réaction du public ou le choc esthétique produit par le Terrorisme Poétique devra être au moins aussi intense que le sentiment de terreur - de dégoût puissant, de stimulation sexuelle, de crainte superstitieuse, d'une découverte intuitive subite, d'une peur dadaesque - il n'est pas important que le Terrorisme Poétique soit destiné à une ou plusieurs personnes, qu'il soit " signé " ou anonyme, car s'il ne change pas la vie de quelqu'un (hormis celle de l'artiste), il échoue.

Le Terrorisme Poétique n'est qu'un acte dans un Théâtre de la Cruauté qui n'a ni scène, ni rangées, ni sièges, ni tickets, ni murs. Pour fonctionner, le Terrorisme Poétique doit absolument se séparer de toutes les structures conventionnelles de consommation d'art (galeries, publications, médias). Même les tactiques de guérillas Situationnistes comme le théâtre de rue sont peut-être actuellement trop connues et trop attendues.

Une séduction raffinée, menée non seulement dans l'optique d'une satisfaction mutuelle, mais également comme un acte conscient dans une existence délibérément belle - pourrait être l'acte ultime de Terrorisme Poétique. Le Poète Terroriste se comporte comme un farceur de l'ombre dont le but n'est pas l'argent mais le CHANGEMENT.

Ne pratiquez pas le Terrorisme Poétique pour d'autres artistes, faites le pour des gens qui ne réaliseront pas (du moins durant quelques temps) que ce que vous avez fait est de l'art. Evitez les catégories artistiques identifiables, évitez la politique, ne traînez pas pour éviter de raisonner, ne soyez pas sentimentaux ; soyez sans pitié, prenez des risques, pratiquez le vandalisme uniquement sur ce qui doit être défiguré, faites quelque chose dont les enfants se souviendront toute leur vie - mais ne soyez pas spontanés à moins que la Muse du Terrorisme Poétique ne vous possède.

Déguisez-vous. Laissez un faux nom. Soyez mythique. Le meilleur Terrorisme Poétique va contre la loi, mais ne vous faites pas prendre. L'art est un crime ; le crime est un art.
 
 
 
 
 
 

L E   C L U B
Ouvert à toute  personne intéressée par la subversion active.
Club anonyme, fonctionnant par envoi de suggestions de missions à ses adhérents.

-Le Club revendique déjà 19 membres anonymes ayant envoyé un message d'adhésion au 19/03/2002-

C H A R T E
(extraits)
* * * * *
Le but :
Eveiller les masses à leur propre humanité, les pousser à agir, ou tout du moins à réfléchir autrement que de manière binaire.
* * *
3 principes de notre action :

I. LES IMBECILES SONT AUSSI NOS FRERES
-Les imbéciles, qui sont nos ennemis, sont pourtant nos frères. Nous considérons que leur imbécilité est une conséquence soit d'une éducation déplorable, soit de prédispositions particulières contre lesquelles ils ne sont pas prémunis.
Ainsi, même les imbéciles les plus irrécupérables sont ils aussi nos frères.

II. NOUS SOMMES TOUS DES ETRES HUMAINS
-Notre action ne doit pas seulement être fondée sur une réflexion (aussi superficilelle soit-elle), elle doit avant tout se revendiquer comme humaine. Avant tout, nous ne sommes ni des anarchistes, ni des ceci ou des cela, mais des êtres humains.

III. RIEN DE MOINS HUMAIN QUE LES PASSIONS VIOLENTES
-Les passions violente (pulsions de colère ou de haine), en tant que phénomènes absurdes, réduisant et asservissant l'homme à sa condition animale, doivent être combattues et empêchées à tout prix. Aucune méchanceté, ni aucune violence ne doivent régler nos actions.

* * *
Le mode d'action :
Lutter par toutes les voies non-violentes, justifiables, légales dans la limite du possible, et en accord avec les principes énoncés.
Le terrorisme poétique, tel qu'il a été défini par Hakim Bey, est une voie séduisante.

* * *
Le lieu :
Selon le type d'action menée, lieux publics, ou espaces virtuels. Tout est possible.

* * * * *

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* * *

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Il est possible à tout moment de quitter le club, comme de s'y inscrire ou de s'y réinscrire. Le Club n'est ni un parti, ni une secte. Il ne demande rien à ses adhérents.

APRES LES ATTENTATS, LE TERRORISME PEUT-IL ENCORE ETRE POETIQUE ?
Communiqué officiel du Club sur les attentats du 11 septembre 2001.

*
*  *

Face aux réactions suscitées par notre site après les attentats, réactions allant de l’amicale curiosité à la franche hostilité, nous avons jugé utile d’opérer une mise au point destinée à nos membres ainsi qu’à nos détracteurs.
Hé, ne vous y trompez pas... Pour nous qui d'ordinaire n'aimons pas les communiqués officiels (hors communiqués de revendication), c'est un exercice inhabituel, mais qui semblait bien s'imposer.

Est-il malpoli, impertinent, irrespectueux ou franchement scandaleux de revendiquer l’appellation de « terroriste » dans le contexte actuel ?

Il importe d’abord d’opérer clairement la distinction : notre terrorisme poétique n’est en rien comparable à celui qui est à l’origine des évènements de New-York et de Washington, sans blagues. Comme nous l’expliquions d’ailleurs sur notre page internet, notre but n’a jamais été et ne sera jamais de détruire matériellement des biens. Ah si, parfois. Mais notre terrorisme n’a de terrorisme que le nom ; il est poétique en ce qu’il cherche à susciter, non la terreur ou l’émotion violente, mais le rêve, le doute, la révolte peut-être.

Il n’a même pas besoin d’être médiatique.

* * *

Deuxièmement, il n’est pas question de changer notre appellation, ni nos textes de références, ni notre jargon et nos dénominations internes (commando, attentat poétique, etc) sous prétexte que le contexte international nous l’interdit, ou au nom de je ne sais quel respect des victimes, invoqué par tous les pudibonds et autres censeurs pour culpabiliser toute tentative créatrice ou humoristique.

Alors, et bien que ça n'ait aucun rapport, je le dis : comme tous, nous avons été profondément choqués par les images que nous avons vues le 11 septembre ; comme tous, nous avons frémi à l’évocation des victimes.

Mais nous jugeons aussi qu’il serait bien abusif, voire hypocrite, ou que ce serait faire preuve d’un peu de fanatisme que de prolonger le deuil indéfiniment et sans limites.

* * *

Troisièmement, même, nous revendiquerons notre appellation officielle de « terroristes poétiques», et nous mettrons délibérément l’accent sur elle (plutôt que sur « le Club »). Il s’agit -justement- de ne pas céder à la facilité, aux réactions primaires, aux amalgames faciles. Pourquoi cette appellation était-elle tolérée avant les attentats et ne l’est-elle plus aujourd’hui ? L’appellation de « terroristes poétiques » a une fonction humoristique non négligeable. Nous voulons montrer que la meilleure manière de résister aux tenants de la terreur politique et de la violence est justement de continuer à se moquer de la terreur politique et de la violence. Changer serait admettre leur force. Nous ne pouvons donner raison à ce tas de funestes guignols.
 
 

Texte rédigé le 29 septembre 2001 par badaboum_tchac et approuvé par les membres des sections 001, 002 et 003.

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